Une majorité s’est exprimée : il faut en finir avec la politique de destruction imposée par l’Union européenne. (communiqué des 4 secrétaires nationaux du POI)

Publié le par schivardi

Une majorité s’est exprimée : il faut en finir avec la politique de destruction imposée par l’Union européenne.


1 – Un président sortant balayé : cette situation est exceptionnelle sous la Ve République, dont la clé de voûte est l’élection du président au suffrage universel. C’est un rejet massif, qui ne peut être isolé de ce qui se passe dans les autres pays d’Europe qui voient tomber, les uns après les autres, les gouvernements de toutes couleurs politiques. Tous avaient accepté d’appliquer les plans de la troïka (Union européenne – Banque centrale européenne – Fonds monétaire international), plans de destruction des droits ouvriers et démocratiques, violant la souveraineté des peuples et des nations. Tous, au nom du remboursement de la dette et de la résorption des déficits publics, avaient accepté d’exécuter servilement les exigences de la troïka, c’est-à-dire du capital financier.

 

2 – Dans toute l’Europe, ce rejet s’exprime dans les urnes et dans les grèves et grèves générales qui se multiplient, de la Grèce à l’Espagne, du Portugal à la Grande-Bretagne en passant par l’Allemagne. Les travailleurs n’acceptent pas l’état de misère et d’anéantissement auquel voudraient les réduire le grand capital financier, les banquiers et les spéculateurs insatiables.

 

3 – Le 6 mai, le peuple travailleur des villes et des campagnes, la jeunesse, les retraités, les chômeurs et les paysans ont chassé Sarkozy. Une majorité s’est exprimée. Elle exige qu’on en finisse avec la politique de destruction imposée depuis trente ans par des gouvernements successifs de toutes couleurs politiques aux ordres de l’Union européenne. La démocratie, c’est que cette exigence débouche sur des actes concrets.

 

4 – Sous les coups répétés des fonds spéculatifs, de leurs agences de notation et de la troïka, le pays est menacé d’un effondrement imminent. Le vote du 6 mai signifie : maintenant, tout de suite, prendre les mesures d’urgence pour arrêter cette spirale. En particulier :

  • Le blocage des plans de licenciements, et la garantie par l’Etat du maintien des emplois et des sites.
  • L’arrêt du démantèlement de la fonction publique et la préservation des services publics.
  • L’augmentation générale des salaires.
  • Le retour à la Sécurité sociale de 1945 fondée sur le salaire différé.
  • L’abrogation de la contre-réforme des retraites.
  • Les moyens donnés à l’école publique pour garantir l’accès à égalité à une instruction publique, gratuite, laïque.
  • L’abrogation de la réforme territoriale, le rétablissement de la libre administration des communes.

 

5 – Ce ne sont là que de premières mesures, d’autres seraient nécessaires. S’engager sur cette voie appelle un gouvernement qui refuse de se soumettre au carcan de l’Union européenne et de la troïka, gouvernement qui bénéficierait sans aucun doute du soutien des plus larges masses. Refuser de s’y engager conduirait à faire ce qu’ont fait les gouvernants successifs depuis trente ans, entraînant le pays sur la voie d’une désolation et d’une dislocation sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.

 

6 – A peine investi, le nouveau président rencontrera Mme Merkel pour discuter avec elle du traité TSCG, dit « Super-Maastricht ». Rappelons-le : ce traité, signé le 2 mars à Bruxelles par Sarkozy et Merkel, doit être soumis à ratification en France dans les prochaines semaines. Il prévoit d’inscrire la « règle d’or » (c’est-àdire l’obligation d’austérité), soit dans la Constitution, soit dans les lois organiques des lois de finances ; il prévoit des sanctions automatiques en cas de non-respect et l’envoi d’émissaires, comme en Grèce, chargés de faire appliquer les exigences destructrices de Bruxelles. Ce traité prévoit une obligation de réduction drastique des déficits publics et de la dette qui conduirait, dès 2013, à couper plus de 80 milliards d’euros dans les dépenses publiques (20 % du budget total de la nation). Peut-on proclamer vouloir le « changement maintenant » et ratifier ce traité ? Impossible !

 

7 – Le respect de la volonté majoritaire exige du président élu qu’il renonce à faire ratifier le traité signé par son prédécesseur. Avant l’élection, François Hollande a annoncé son intention de renégocier ce traité. Le gouvernement allemand et les responsables de l’Union européenne ont déjà répondu : « S’il s’agit de rajouter une annexe qui parle de croissance et d’emploi, nous sommes prêts à le faire ; mais qu’on ne compte pas sur nous pour changer une seule virgule du traité tel qu’il est ».

Quant à la Banque centrale européenne, elle précise que la croissance signifie imposer plus de flexibilité et de mobilité aux travailleurs.Ainsi, même « renégocié » ou doté d’une « annexe », le traité TSCG, restera ce qu’il est : l’instrument d’une dictature qui, au nom d’une dette qui n’est pas celle du peuple et de déficits publics artificiellement créés, ordonne la destruction de tous les droits et garanties. C’est pour imposer cet objectif que Bayrou, rallié de dernière minute, préconise un gouvernement d’union nationale.

 

8 – Pour les travailleurs, les jeunes, les chômeurs, une exigence prime toutes les autres : unité contre l’austérité, rupture avec l’Union européenne ! Cette exigence devrait primer aussi pour tous les partis et organisations politiques qui se réclament de la classe ouvrière et de la démocratie. Avec comme premier acte : non à la ratification du traité TSCG ! La dernière semaine a vu se multiplier les déclarations concernant le rôle des organisations syndicales. De toute évidence le président nouvellement élu ne s’en est pas caché une volonté existe d’associer les organisations syndicales à l’élaboration de la politique du nouveau gouvernement, conformément aux recommandations de l’Union européenne sur l’intégration des syndicats à la mise en œuvre des plans d’austérité. Le POI rappelle que l’indépendance des organisations syndicales, leur droit imprescriptible à définir les revendications, à les porter vers ceux patrons et gouvernement qui ont le pouvoir de les satisfaire est une condition de toute démocratie politique, et que l’histoire montre le danger qu’il y a à la mettre en cause.

 

9 – Travailleurs, jeunes, militants, élus, nous savons que la situation ouverte ce soir risque de déboucher dans la prochaine période sur une crise majeure. D’un côté, les déclarations des uns et des autres, qui, à l’échelle internationale, exigent du nouveau gouvernement qu’il s’engage à respecter scrupuleusement le remboursement de la dette, le retour à l’équilibre des finances publiques et à appliquer toutes les directives de l’Union européenne.

De l’autre, le refus de millions d’hommes et de femmes de continuer à subir le sort auquel veulent les condamner le FMI, l’Union européenne, la Banque centrale européenne.

Le Parti ouvrier indépendant s’est constitué dans l’objectif d’aider les exploités et les opprimés à en finir avec le système capitaliste fondé sur la propriété privée des moyens de production.

Le POI combat pour l’indépendance du mouvement ouvrier, pour la rupture avec l’Union européenne, pour le non-paiement de la dette et pour l’élection d’une Assemblée constituante souveraine permettant de rétablir la souveraineté du peuple sur son avenir. Pour toutes ces raisons, le POI estime que rien ne doit faire obstacle à la réalisation de l’unité la plus large, sans condition, pour empêcher la ratification du traité TSCG. C’est pourquoi il a engagé une large campagne, déjà appuyée par plus de 40 000 signataires et s’est adressé à tous les partis et organisations qui se réclament de la classe ouvrière et de la démocratie pour leur proposer une démarche commune. Au soir de ce deuxième tour, il s’adresse à nouveau à ces partis et organisations politiques pour leur proposer de se réunir afin d’organiser une manifestation nationale dans l’unité contre l’austérité dictée par l’Union européenne, contre la ratification du traité TSCG !

 

10 – Le Parti ouvrier indépendant présentera 103 candidats aux élections législatives des 10 et 17 juin prochains. Ces candidats seront porteurs de ses propositions de combat et d’unité pour aider le peuple à réaliser le contenu même du vote du 6 mai : chasser la politique qui conduit le pays à la catastrophe, rassembler les moyens d’ouvrir une issue conforme aux besoins vitaux du peuple travailleur, de la jeunesse et de la démocratie. Ils seront porteurs des revendications concrètes de la population confrontée aux mesures de coupes budgétaires et d’austérité déjà prises en application de la « règle d’or » dans les communes, départements et régions (en majorité dirigés par la gauche). Ils seront porteurs du combat d’unité contre la ratification du traité de Bruxelles.

Travailleurs, jeunes, militants,

les plus grands combats sont devant nous.

Rejoignez le Parti ouvrier indépendant !

 

Paris, le 6 mai 2012, 21 h 30

Les secrétaires nationaux du Parti Ouvrier Indépendant :

Claude Jenet, Daniel Gluckstein, Gérard Schivardi, Jean Markun

Publié dans communiqué

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